









Vidéo par Stephen Hale, MAF
Un de mes premiers vols de 2019 était pour ramener 4 femmes dans leur village de Kikongo. Ces femmes rentraient d’un séjour d’un mois à l’hôpital de Vanga où elles avaient été opérées pour une condition de fistule (FVV). Quel accueil joyeux après notre atterrissage à Kikongo! Les femmes pouvaient retourner à une vie normale dans leur communauté.
Toutes les 6 semaines, nous effectuons un vol logistique pour les gardes forestiers de l’Institut Congolais de Conservation et de la Nature (ICCN) en association avec l’ONG « World Wildlife Fund » (WWF). Le vol fait le tour de 4 postes-garde différents dans le parc pendant 3 jours.
Mardi dernier, le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a déclaré une nouvelle épidémie du virus Ebola dans le province de l’Equateur à 583 km du capital Kinshasa.
Hier, le 15 mai, les antennes d’information ont annoncé que 19 personnes sont mort du virus et 39 autres sont affecté par la maladie. 393 personnes ont été identifié comme ayant été en contact avec des patients de la maladie et sont actuellement sous surveillance.
Depuis la semaine passé, la MAF effectue des vols pour une organisation non-gouvernementale (ONG) médicale ainsi que pour le ministère de sante de la RDC vers la zone affectée.
Mercredi 9, le ministère de sante de la RDC a confirmé les cas d’Ebola dans le province de l’Equateur en RDC.
Suite à une réunion de crise le jeudi 10 mai, le ministère de santé de la RDC a annoncé qu’il « préparait une descente le lendemain sur le terrain afin de prélever et d’examiner de nouveaux échantillons. »
Cette semaine, la MAF continue à effectuer des vols journaliers pour transporter les rotations d’équipes médicales se rendant sur place dans la zone affectée.
La première dimanche du mois de mai, nous avons utilisé pour la première fois notre toute nouvelle salle de jeunes dans le nouveau bâtiment polyvalent de notre église, l’église internationale protestante de Kinshasa. Kahindo est la responsable du groupe de jeunes à l’église et Emmanuel enseigne l’école de dimanche pour les jeunes avec d’autres enseignants de l’école de dimanche.
Cet avril passé, j’ai amené deux médecins au village de Mimia pour auditer un hôpital Baptiste dans le cadre d’un projet de développement rural.* J’ai décollé de Kinshasa avec Dr. Makuma et un autre passager pour un vol d’une heure et demi vers Semendua. Là, nous avons déposé l’autre passager et embarqué Dr. Moverobe, un collègue de Dr. Makuma.
De Semendua nous avons continué jusqu’à Mimia à une heure de vol. En arrivant à Mimia, nous avons déjeuné ensemble avec l’équipe avant qu’ils ont commencé leur travail à l’hôpital.
Après le déjeuner, lorsque l’équipe travaillait à l’hôpital, je suis redescendu à la piste pour sécuriser l’avion pour la nuit.
Le lendemain, après le petit déjeuner, nous avons décollé pour un court vol de 12 minutes vers Ipope où l’équipe a visité un autre centre médicale avant de rentrer à Kinshasa par Semendua.
* Ce projet est une collaboration entre les hôpitaux de l’église Baptiste (établies à l’époque par la mission Baptiste Suédois), le gouvernement Congolais, et la banque mondiale. Pour stimuler le développement économique rurale, la banque mondiale fournit des crédits au gouvernement Congolais pour financer des projets de santé ruraux effectué en partenariat avec des organisations privés tel que celui-ci avec le réseau des hôpitaux Baptiste.
Mission aujourd’hui pour amener une équipe médicale à Malebo à une heure de vol de Kinshasa. L’équipe commence une intervention contre l’épidémie de choléra dans cette région.
Au retour d’un vol, j’ai constaté une petite fuite de carburant au niveau du moteur. Par précaution nous avons enlevé les capots moteur le lendemain pour déterminer la provenance de la fuite. Au final, ce n’était rien de grave. Ça venait d’un drain et c’était tout à fait normale.
Par contre, avec les capots enlevés, nous avons trouvé une fuite d’huile qui n’était pas normale. Celle-ci nécessité une inspection plus approfondie et consultation de la documentation moteur. Résultat: Changement d’une des cylindres du moteur nécessaire!
Ça ne fait jamais plaisir d’annuler des vols pour faire de la maintenance, mais nous remercions le Seigneur pour sa protection et d’avoir tiré notre attention là où il fallait.
Ma journée a commencé tôt le samedi 24 février. J’ai quitté la maison vers 5h30 du matin pour aller chercher mes passagers à la guesthouse de MPH à Kinshasa. L’un d’eux, M. Colby Sturm était arrivé vendredi soir à N’djili– l’aéroport intérnationale de Kinshasa, à bord le vol de Brussels Airlines. Lui et son collègue, le Pasteur Claude Nzinga, prenaient notre vol de la MAF ce jour pour aller de Kinshasa à Muanda, une petite ville dans le Bas-Congo sur la côte atlantique au point le plus à l’ouest de la République Démocratique du Congo (RDC).
A quelques kilomètres au sud de Muanda, le fleuve Congo se vide dans l’atlantique avec une forte puissance. David van Reybrouck le décrit comme suit* dans son livre Congo, une histoire:
Le fleuve Congo se vide dans l’océan Atlantique avec une telle puissance que ça change le couleur de l’eau de l’océan jusqu’à une distance d’une centaine de kilomètres de la côte.
Il était une fois, à bord des anciens paquebots, cette décoloration de l’eau faisait penser à ceux qui voyageaient au Congo pour la toute première fois, qui’ils étaient presque arrivés. Mais l’équipage et les marins expérimentés faisait comprendre aux jeunots qu’il y avait encore quelques jours en mer pendant lesquels l’eau deviendrait de plus en plus marron et sale. De l’arrière du navire, on pouvait voir de plus en plus de contraste entre l’eau à la surface et l’eau bleu de l’océan que l’hélice soulevait. Après un temps, des morceaux d’herbe et de terre commençait a passer– des petits îlots que le fleuve avait craché de sa bouche et qui flottaient maintenant dans l’océan. A travers le hublot de sa cabine, le voyageur apercevait des formes sombres dans l’eau, des gros morceaux de bois et des arbres déracinés il y a longtemps de la jungle assombrie…
Sur les images satellites, on le voit clairement: Une tache marron qui traîne jusqu’à 800 km vers l’ouest pendant la saison de pluie. On dirait une fuite de la terre dans l’océan. Les océanographes parle de « la plume du Congo »… L’eau du Congo, deuxième fleuve le plus long de l’Afrique, est pulvérisée dans l’océan. Le substrat rocheux fait que la bouche du fleuve est relativement étroite. Il n’y a pas de delta maritime qui s’est développé ici comme l’embouchure du Nil. Toute la masse de l’eau est projetée par une petite ouverture.
Le couleur ocre de l’eau du fleuve vient du sédiment que le Congo ramasse au long de son chemin de 4,700 km: des hautes sources de l’extrême sud du pays, à travers la savane aride et les marais du Katanga, en passant par l’immense forêt équatoriale qui couvre presque toute la moitié nord du pays, jusqu’aux paysages rudes du Bas-Congo et les mangroves à la bouche du fleuve. Mais le couleur vient aussi des centaines des rivières et des affluents qui ensemble constituent le bassin d’écoulement fluvial du Congo, une superficie d’environ 3.7 million de kilomètres carrés, ce qui représente plus qu’une dixième de la superficie de toute l’Afrique.
* Ma traduction de la version anglaise du livre.
Parmi les fleuves du monde il y a que l’Amazone qui a un débit d’eau plus important que le Congo. Le Congo c’est aussi le fleuve le plus profonde du monde, mesuré à des profondeurs de plus de 220 m à des endroits. Au delà de sa bouche, la course du Congo continue pendant 200 km sous l’eau en tant que vallée sous-marin (Voir l’image Google Earth au début de cet article). Les navires peuvent monter une centaine de km sur le Congo jusqu’aux villes portuaires de Boma et Matadi. Au delà de Matadi, le fleuve n’est plus navigable jusqu’à Kinshasa à cause des rapides et des cascades entre Matadi et Kinshasa. En amont du « Pool Malebo » (une section élargi du fleuve en forme d’un œil à coté de Kinshasa) en allant vers l’est, le fleuve est à nouveau navigable et sert de moyenne principale de transport jusqu’aux endroits lointains comme les villes historiques de Mbandaka et Kisangai, toujours des villes importantes du pays jusqu’à aujourd’hui.
Notre vol de Kinshasa à Muanda a suivi le fleuve Congo sur notre droite pour la première moitié du vol avant de traverser son cours au niveau des rapides entre Kinshasa et Matadi. On appel cet endroit les « Chutes d’Inga. » Ici, le largeur du fleuve rétréci de 4 km de largeur à seulement 260 m et l’hauteur descend 96 m en 15 km. C’est là où se trouvent les barrages d’Inga I et Inga II, deux centrales hydroéléctriques qui exploitent qu’une petite pourcentage de l’energie du fleuve utilisé principalement pour les grandes ville comme Kinshasa. Deux autres centrales hydroéléctriques (Inga III et Grand Inga) sont prévues et seront capable de fournir de l’éléctricité pour une grande partie du continent. Après avoir traversé le cours du fleuve, nous avons continué en parallèle de on chemin qui était à notre gauche maintenant pour le reste du vol.
Je pense à mes passagers de ce jour, M. Sturm et le Pasteur Claude ainsi que les Bibles qu’ils avaient distribué à Muanda. Ça me fait penser à ces versets en Esaïe 55:10-11:
« La pluie et la neige tombent du ciel. Elles ne retournent pas sans produire un résultat: elles arrosent la terre; elles la rendent fertile et font pousser les grains. Ainsi, elles donnent des graines à semer et de la nourriture à manger. De la même façon, la parole qui sort de ma bouche ne revient pas vers moi sans résultat: elle réalise ce que je veux, elle accomplit la mission que je lui ai confiée. »