Muanda

Ma journée a commencé tôt le samedi 24 février.  J’ai quitté la maison vers 5h30 du matin pour aller chercher mes passagers à la guesthouse de MPH à Kinshasa.  L’un d’eux, M. Colby Sturm était arrivé vendredi soir à N’djili– l’aéroport intérnationale de Kinshasa, à bord le vol de Brussels Airlines.  Lui et son collègue, le Pasteur Claude Nzinga, prenaient notre vol de la MAF ce jour pour aller de Kinshasa à Muanda, une petite ville dans le Bas-Congo sur la côte atlantique au point le plus à l’ouest de la République Démocratique du Congo (RDC).

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A quelques kilomètres au sud de Muanda, le fleuve Congo se vide dans l’atlantique avec une forte puissance.  David van Reybrouck le décrit comme suit* dans son livre Congo, une histoire:

Congo, une histoire photoLe fleuve Congo se vide dans l’océan Atlantique avec une telle puissance que ça change le couleur de l’eau de l’océan jusqu’à une distance d’une centaine de kilomètres de la côte.

Il était une fois, à bord des anciens paquebots, cette décoloration de l’eau faisait penser à ceux qui voyageaient au Congo  pour la toute première fois, qui’ils étaient presque arrivés.  Mais l’équipage et les marins expérimentés faisait comprendre aux jeunots qu’il y avait encore quelques jours en mer pendant lesquels l’eau deviendrait de plus en plus marron et sale.  De l’arrière du navire, on pouvait voir de plus en plus de contraste entre l’eau à la surface et l’eau bleu de l’océan que l’hélice soulevait.  Après un temps, des morceaux d’herbe et de terre commençait a passer– des petits îlots que le fleuve avait craché de sa bouche et qui flottaient maintenant dans l’océan.  A travers le hublot de sa cabine, le voyageur apercevait des formes sombres dans l’eau, des gros morceaux de bois et des arbres déracinés il y a longtemps de la jungle assombrie…

Sur les images satellites, on le voit clairement:  Une tache marron qui traîne jusqu’à 800 km vers l’ouest pendant la saison de pluie.  On dirait une fuite de la terre dans l’océan.  Les océanographes parle de « la plume du Congo »…  L’eau du Congo, deuxième fleuve le plus long de l’Afrique, est pulvérisée dans l’océan.  Le substrat rocheux fait que la bouche du fleuve est relativement étroite.  Il n’y a pas de delta maritime qui s’est développé ici comme l’embouchure du Nil.  Toute la masse de l’eau est projetée par une petite ouverture.

Le couleur ocre de l’eau du fleuve vient du sédiment que le Congo ramasse au long de son chemin de 4,700 km: des hautes sources de l’extrême sud du pays, à travers la savane aride et les marais du Katanga, en passant par l’immense forêt équatoriale qui couvre presque toute la moitié nord du pays, jusqu’aux paysages rudes du Bas-Congo et les mangroves à la bouche du fleuve. Mais le couleur vient aussi des centaines des rivières et des affluents qui ensemble constituent le bassin d’écoulement fluvial du Congo, une superficie d’environ 3.7 million de kilomètres carrés, ce qui représente plus qu’une dixième de la superficie de toute l’Afrique.

* Ma traduction de la version anglaise du livre.

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Notre famille devant le fleuve Congo un peu en aval du « Pool Malebo » à Kinshasa

Parmi les fleuves du monde il y a que l’Amazone qui a un débit d’eau plus important que le Congo.  Le Congo c’est aussi le fleuve le plus profonde du monde, mesuré à des profondeurs de plus de 220 m à des endroits.  Au delà de sa bouche, la course du Congo continue pendant 200 km sous l’eau en tant que vallée sous-marin (Voir l’image Google Earth au début de cet article).  Les navires peuvent monter une centaine de km sur le Congo jusqu’aux villes portuaires de Boma et Matadi.  Au delà de Matadi, le fleuve n’est plus navigable jusqu’à Kinshasa à cause des rapides et des cascades entre Matadi et Kinshasa.  En amont du « Pool Malebo » (une section élargi du fleuve en forme d’un œil à coté de Kinshasa) en allant vers l’est, le fleuve est à nouveau navigable et sert de moyenne principale de transport jusqu’aux endroits lointains comme les villes historiques de Mbandaka et Kisangai, toujours des villes importantes du pays jusqu’à aujourd’hui.

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Notre vol de Kinshasa à Muanda a suivi le fleuve Congo sur notre droite pour la première moitié du vol avant de traverser son cours au niveau des rapides entre Kinshasa et Matadi.  On appel cet endroit les « Chutes d’Inga. »  Ici, le largeur du fleuve rétréci de 4 km de largeur à seulement 260 m et l’hauteur descend 96 m en 15 km.  C’est là où se trouvent les barrages d’Inga I et  Inga II, deux centrales hydroéléctriques qui exploitent qu’une petite pourcentage de l’energie du fleuve utilisé principalement pour les grandes ville comme Kinshasa.  Deux autres centrales hydroéléctriques (Inga III et Grand Inga) sont prévues et seront capable de fournir de l’éléctricité pour une grande partie du continent.  Après avoir traversé le cours du fleuve, nous avons continué en parallèle de on chemin qui était à notre gauche maintenant pour le reste du vol.

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Une des barrages d’Inga près de Matadi en République Démocratique du Congo

Je pense à mes passagers de ce jour, M. Sturm et le Pasteur Claude ainsi que les Bibles qu’ils avaient distribué à Muanda.  Ça me fait penser à ces versets en Esaïe 55:10-11:

« La pluie et la neige tombent du ciel.  Elles ne retournent pas sans produire un résultat:  elles arrosent la terre; elles la rendent fertile et font pousser les grains.  Ainsi, elles donnent des graines à semer et de la nourriture à manger.  De la même façon, la parole qui sort de ma bouche ne revient pas vers moi sans résultat:  elle réalise ce que je veux, elle accomplit la mission que je lui ai confiée. »

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