Le trame de fond

Le parallèle ironique ne m’a pas échappé lorsque nous marchions sur la piste de l’aérodrome de Karawa en écoutant Taiba raconter l’histoire de la construction de la piste de Karawa il y a bien des années. Je me demandais combien de fois j’avais déjà atterri sur des pistes « au milieu de nul part » sans connaitre les riches histoires derrière leur existence.

Nous étions arrivés à Karawa au nord de la République Démocratique du Congo (RDC) en début d’après-midi de Mbandaka, ville historique du Congo situé sur l’équateur au bord du fleuve Congo. Après avoir décollé seul de Kinshasa plus tôt dans la journée, je suis arrivé mi-matinée à Mbandaka pour me ravitailler en carburant et embarquer sept passagers. Parmi les passagers, il y avait deux chercheurs de l’Université du Caroline du Nord, deux professionnels de santé de l’Institut National de Recherche Biologique (INRB) du Congo, et trois autres de l’organisation non-gouvernemental congolaise, SANRU.

L’équipe visitait plusieurs centres de santé isolés choisi par le gouvernement Congolais pour participer dans ce projet de recherche. Ces sites effectuent des collectes d’échantillons biologiques et des données afin d’étudier les mutations du parasite plasmodium dans des patients présentant des symptômes du paludisme. De ce que j’ai compris en langage simple, le but de cette étude est de développer et mettre à jour les thérapies antipaludique pour qu’ils restent efficaces contre la maladie.

L’air fraiche de la soirée était rafraichissant après la chaleur tropique de l’après-midi. Taiba et son équipe avaient fait un travail formidable de couper l’herbe aux bords de la piste. Ils avaient effectué aussi le sarclage du milieu de la piste laissant une bande de 3 mètres large de terre rouge latérite pour rouler dessus avec l’avion. J’étais très impressionné par la qualité de leur travail.

Mais maintenant Taiba racontait l’histoire de comment la piste de Karawa a été construit il y a des décennies. « Bob Thornbloom était né ici au Congo à des parents missionnaires, » Taiba disait. « Son père fut médecin à l’hôpital de la mission à Karawa. » Quand Bob Thornbloom était encore jeune, sa grande sœur eut contracté un cas terrible du paludisme. Ses parents étaient obligés de commander le médicament de Kinshasa, mais à cette époque-là, il fallait l’expédier par bateau sur le fleuve. Ca prenait des jours voire des semaines pour monter le fleuve et ses artères jusqu’à Karawa. Malheureusement, la sœur de Bob a succombé à la maladie avant l’arrivée du médicament. Il fut arrivé le jour après son décès. Bob décida en ce moment de devenir ingénieur un jour et revenir à Karawa pour construire une piste d’atterrissage d’avions afin que des médicaments et des provisions pourraient être livré plus rapidement par avion et empêcher la perte inutile de vie comme ce qui était arrivé à sa sœur.

Plusieurs décennies après, je venais d’atterrir sur cette même piste pour amener une équipe de chercheurs en médecine faisant une étude pour rester un pas en avant du parasite mortel du paludisme qui ne cesse pas de muter. D’après l’organisation PMI (l’initiative du president américain contre le paludisme), « Le paludisme fut la cause principale de morbidité et de mortalité en République Démocratique du Congo. Il est responsable pour plus de 40 pourcent des visites ambulatoires et 19 pourcent des décès parmi les enfants de moins de 5 ans d’âge. » Grâce aux études et le développement comme ceux que faisait mes passagers à Mbandaka et à Karawa, « Depuis 2010, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans a baissé de 34 pourcent et les cas de la maladie ont chuté de 40 pourcent. »

Notre mission à la MAF est de « Servir ensemble pour apporter de l’aide, de l’espoir, et la guérison par le moyen de l’aviation. » Des vols comme celui-ci jouent un rôle dans l’accomplissement de cette mission en apportant de l’espoir et une guérison physique des maladies comme le paludisme. Mais en fin de compte, cette guérison physique temporaire est seulement un aperçu de l’espoir plus important d’une guérison et une délivrance totale de la souffrance et de la mort. Cet grand espoir est possible grâce à la mort de Jésus Christ sur la croix et sa résurrection pour nous sauver du problème mortel du péché.

Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus habite en vous, celui qui a ressuscité Christ rendra aussi la vie à votre corps mortel par son Esprit qui habite en vous. Romains 8:11

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